Votre employeur peut collecter toutes les données nécessaires à l’exécution du contrat de travail
Votre adresse, votre composition de ménage, vos enfants à charge, etc., sont des données qui intéressent votre patron, ne fût-ce que pour établir une fiche de paie adaptée à votre situation familiale.
Votre entreprise peut décider de surveiller vos déplacements, via le GPS de votre voiture de société. Pour cela, il faut que l’employé soit prévenu et que cela serve un «objectif légitime» – par exemple contrôler une flotte de véhicules de transport routier – mais aussi que ce tracking ne soit pas excessivement intrusif. « Il faut pouvoir le désactiver quand la journée de boulot est terminée ».
Certains employeurs surveillent aussi leurs troupes via un système de badge intelligent. C’est ce que fait la société Right- Crowd, qui vient de signer un partenariat avec Securitas pour la vente de ses wearables (petits objets portables de type bracelet). Ces badges limitent les accès des membres du personnel à certaines zones et permettent de contrôler les allées et venues de tous les employés dans le bâtiment. Ces informations peuvent être utilisées par l’employeur pour s’assurer du respect des horaires de travail.
Si vous pensez que votre compte Facebook est un espace privé auquel votre employeur n’a pas accès, détrompez-vous. Il peut s’en servir contre vous.
Un cas réel: un employé en arrêt de travail de six mois poste des photos de ses performances au marathon de New York, à destination de son cercle de contacts Facebook. Un collègue (mouchard) et «ami» sur le réseau social transmet une capture d’écran à la direction. Le motif de licenciement est tout trouvé.
Bien plus encore: tout ce qui se passe sous le capot de votre ordinateur ou de votre smartphone professionnel est susceptible d’être monitoré. Certes, votre employeur ne peut pas s’enregistrer dans votre boîte mail à votre insu, ni espionner vos appels téléphoniques façon Big Brother. Mais il peut mener des opérations de contrôle s’il constate que le matériel du bureau n’est pas utilisé à 100% à des fins professionnelles. Si le réseau de l’entreprise connaît des ratés à répétition en raison d’un usage trop important du streaming vidéo, l’employeur peut tenter d’enconnaître la raison : « Si vous utilisez la bande passante du bureau pour regarder des sites porno, le Tour de France ou pour commander un siège auto sur eBay, vous vous exposez à des sanctions.
Même s’il en a la capacité technique, l’employeur n’est pas censé mettre le nez directement dans votre ordinateur. Mais dans la pratique que les cours et tribunaux acceptent souvent que l’employeur produise le contenu des e-mails ou une connexion à des sites non professionnels. Si l’employeur trouve quelque chose de suffisamment grave (concurrence déloyale, harcèlement, pornographie, etc.), la plupart des juridictions acceptent que l’employé soit sanctionné. Seules quelques décisions minoritaires considèrent que c’est une atteinte à la vie privée. Conseil aux employeurs : fouillez, on verra après.